Quelle amatrice de thé suis-je ?

Quelle amatrice de thé suis-je ?

Libre-Argile, c'est une potière dévouée à la création de céramiques pour le thé. 
Mais aussi une amatrice de thé en herbe. 
Quelle est mon approche du thé ?

Le thé a toujours eu une place importante dans ma vie surtout à partir de l'adolescence. Lorsque j'avais 17ans, j'ai découvert les livres de Marguerite Duras et je suis devenue passionnée par le Vietnam. Je voulais absolument un jour visiter ce pays et aller à Sadec visiter le village d'enfance de l'écrivaine. 
Et vous savez quoi ? Je l'ai fais, 3 ans plus tard ! C'était un voyage merveilleux. 

J'associais le thé, au Vietnam que je m'étais construit dans mon imaginaire, c'est-à-dire un Vietnam très occidentalisé, très irréel. Je buvais à l'époque des thés parfumés (à part le thé au jasmin ou lotus, ça n'existe pas trop là-bas !), je me souviens encore des noms "Composition du ciel", "Après la pluie" et le douloureux "Forêt du lion" (car associé à une douloureuse histoire d'amour à l'époque). Composition du ciel a donné lieu à une musique qui doit trainer quelque par sur internet  ou sur un vieux disque dur. A cette période de ma vie j'étais musicienne dans un groupe de rock et étudiante aux beaux-arts de Grenoble. 
Le thé était une échappatoire, un retour aux sources, à la nature, très très lié aux orages d'été, mélangé à de l'encens Nag champa, enfin vous voyez quoi : j'avais une image très romantique de ce breuvage. 

Puis j'ai un peu oublié tous ces parfums, les Princes Russes Mariages frères (très associé à Dostoïevsky que j'adore), les Kusmi tea et Damman, qui pour moi étaient la quintessence du best tea possible... J'ai même bu pas mal de thé en sachet parce que j'en aimais le goût (thé à la vanille du supermarché). 

Et puis la vie a fait que je me suis encore un peu détachée du thé... Je me suis éloignée du romantisme, j'ai arrêté la musique, j'ai commencé ma vie d'adulte. Je buvais toujours du thé, mais sans cette dimension onirique ultra présente auparavant. Pour moi c'était devenu un breuvage sympa qui change du café. 

2020 arrive et la pandémie avec. Grosse révolution dans ma vie je quitte Lyon et je deviens céramiste en formation à Marseille. Un jour mon prof de tournage nous montre comment faire une théière. Grosse révélation. Immédiatement je me suis sentie chez moi dans le fait de réaliser des théières. J'ai ensuite enchaîné avec un stage chez Jé le potier qui m'a vraiment aidé et ce stage me nourrit encore aujourd'hui. C'est chez lui, au centre de la France, au centre de moi-même, que j'ai bu pour la première fois un VRAI thé. Que je me suis réveillée d'un long sommeil sans thé. Un sencha japonais dont je n'oublierai jamais le goût ni les effets (mais j'en ai oublié le nom!). 
Là j'ai compris ce qu'étais un thé nature, tous les arômes qu'il véhiculait, mais aussi la façon de le boire, la bonne température de l'eau, les différentes saveurs, la couleur, l'euphorie qui apparaît au fur et à mesure... Là j'ai compris que j'allais fabriquer des céramiques pour ça. Pour le plaisir de boire du thé. 

J'ai donc commencé à boire des sencha que j'importais directement du japon. Puis je suis allée chez Lorène à Marseille à La Cave à thé, nous sommes devenues amies, j'ai rencontré Sylvie qui donne des cours de thé à l'UTL, spécialisée dans les thés chinois. J'ai commencé à boire des thés de Chine et nous sommes aussi devenues amies. J'ai commencé à me construire un petit nids de passionnés de thé ici à Marseille, et avec eux, lovée dans une extrême bienveillance, j'apprends à mon rythme les plaisirs de cet univers. Je ne suis pas une spécialiste du thé, mais j'apprends, je me réaligne, chaque saison, chaque moment de la journée, chaque période, son thé et son infuseur. 

Actuellement pour tout vous dire, je suis sur le Long Jing de 2022 récolte de printemps, c'est mon démarreur le matin. Je l'infuse dans une de mes théières 19cl pour voir comment est ma céramique et l'améliorer. Mais le shiboridashi de Jé le potier me fait de l'oeil dans ma vitrine... 

J'ai aussi une grosse préférence pour les thés qui on l'odeur du riz gluant. Le thé fossile, un puerh shu qui ressemble à des petits raisins secs, et le Sticky Rice un wulong. Mais je ne connais pas bien les noms d'origines encore. J'ai beaucoup beaucoup à apprendre. 


Merci de m'avoir lu et à très vite pour de nouvelles pensées sur le thé.

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